Un choix judicieux

Bienvenue dans ma quatrième chronique dieux et déesses de mon coeur,

Un jour d’été, je me dis que je suis pourrie dans la vie, sans aucune formation mis à part un DEC diabolique en art dramatique qui a fini par m’achever et m’a donné des idées suicidaires. Pour me mettre en scène, je n’avais pas encore trouvé  le scénario exemplaire digne d’un ange. J’étais comme une décrocheuse de la vie qui errait dans le no man’s land de la décadence. En plus de mon insuffisance d’argent et de dons, ma poésie s’effritait et mes mots ne faisaient plus rien de beau ensemble. Il me fallut trouver un plan d’études pour continuer de gravir les escaliers de l’ascension personnelle avant de crever d’ennui.
Dans la vie, nous avons le choix, soit crever d’une crise de coeur, soit sauter les deux pieds dans l’éternité sans s’accrocher à rien d’autre qu’à nos rêves.
C’est la deuxième option que j’ai choisie. Maudite chance que j’ai eu d’avoir trouvé le moyen de me payer ma formation en coiffure. 3730$ pour du temps plein, c’est plus que du gros budget. La seule consolation que j’ai trouvée c’est qu’au travers de toutes ces heures de séchage, mises en plis et coiffures créatives, j’y ai canalisé  mon énergie pure, auparavant dispersée dans le cosmos par des actions insipides et mortelles. Enfin, j’ai découvert que créer booste le système immunitaire.
L’Amazone toute puissante que je suis s’est ainsi révélée à moi au travers de tous ces gestes que j’ai accomplis dans ce salon-école et ensuite à l’extérieur. J’ai ainsi retrouvé une partie de ma paix originelle dans cet endroit béni par le Grand Soleil Central. Coiffer demande une patience vertueuse et un abandon au moment présent, temps que j’ai longtemps trouvé insaisissable et damné. Pour conclure, j’oserais dire que se réconcilier avec soi-même c’est découvrir nos passions véritables et ainsi se mettre au service de son feu personnel.

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