l’amazone en vous

Chers dieux et déesses

Les hommes sont profiteurs de la beauté des femmes. Tel un rayon de soleil, ils avalent chacune d’elles par le regard et brûlent du désir de la vie. C’est alors que surgit la seconde étape: le cruisage. En tant que coiffeuse, on écrit pas sur notre chandail l’état de notre vie amoureuse. Il est vrai que j’étalais bien mes talents de coiffeuse et que j’étais bien vêtue, comme une bitch ou femme-léopard. On voyait bien mon ventre dessiné en forme de paradis. Après une longue contemplation de mon corps, un grassouilet qui accompagnait sa cousine plus jeune se faire donner une beauté ne savait plus comment ramasser les miettes de son coeur que j’avais dispersés sur le plancher. Et il crût bon d’épuiser tous ses charmes et m’inviter à prendre un verre. Il ne me plaisait pas du tout, et j’étais plutôt méchante sur les hommes en général, mon opinion étant que je ne vois pas d’intérêt à sortir avec eux puisque je suis lassée de tous ces jeux d’amour qui reviennent toujours à l’égoisme. De toutes manières, je n’aime pas courir plusieurs lièvres à la fois. Certaines par contre aiment  culbuter dans le lit de chaque sexe opposé qui lui propose un coup de bassin. Notre société gourmande ne valorise pas l’unicité d’un sexe mais bien son plus grand nombre. Pour ma part, je déguste tout d’abord ma propre essence et s’il me reste de la place pour une autre personne, si j’ai encore faim, eh bien je lui donne de la place. Par contre, je préférerais avoir plusieurs fleurs que plusieurs hommes, elle sont plus coquettes et nous donnent toujours l’impression qu’on est regardées. Pour finir, si un malheureux, qui me trouve attirante à cause de ma transe quand je coiffe et de mon franc-parler, et qui tente de me voler mon bonheur en me jouant son violon sentimental, arrive devant moi encore, je lui dis en avance, je suis déjà repue de ma joie de vivre.

Une tranche de vie d’une Amazone