Le maquillage

le maquillage, le coloriste

Nous améliorons notre approche en vous proposant des chroniques, trucs et astuces et tendances surimages le maquillage. Comme vos cheveux, le maquillage fait partie d’un ensemble de votre personnalité et de l’image que vous voulez refléter selon la psychanalyste Gisèle Harrus-Révidi.

Plus qu’un plaisir, notre maquillage nous définit dans notre rapport aux autres et à nous-même. En nous permettant de nous faire accepter ou de nous préserver, de valoriser notre image ou de nous créer un nouveau caractère, il contribue – généralement – à notre équilibre. Gisèle Harrus-Révidi nous offre son décryptage.

Psychologies : Pourquoi nous maquillons-nous ?

Gisèle Harrus-Révidi : Le maquillage est un moyen d’influer sur l’image que nous avons de nous-même. Quand nous nous trouvons trop pâle, ou simplement pas aussi belle que nous l’aimerions, le maquillage nous permet de rectifier cette image qui ne nous convient pas tout à fait. Au-delà du simple plaisir, le maquillage est donc un outil pour nourrir une image toujours meilleure de nous-même. Il est, en quelque sorte, un auxiliaire de notre narcissisme.

Au-delà de notre propre regard, le maquillage est-il aussi une manière de changer la manière dont les autres nous perçoivent ?

En effet, en modifiant ce qui, dans nos traits, nous paraît modifiable, ce qui est visible par les autres, le maquillage nous permet d’exercer, aussi activement que possible, un contrôle sur la représentation que nous donnons de nous. En nous maquillant, nous cherchons toutes à ne pas être vues naturellement, mais sous un certain mode, celui que nous avons choisi. Le maquillage est alors aussi un moyen de se séduire, de se faire accepter, de rentrer dans le corps social.

Pourquoi cherchons-nous, avec le maquillage, à cacher le naturel ?

Pour la simple raison que le naturel relève, pour la plupart d’entre nous, de l’intime. C’est cette image que nous choisissons généralement de dévoiler en famille, contrairement aux moments où nous sommes confrontées à l’extérieur. Le maquillage est un instrument de mise à distance, de protection autant que de séduction.sans-titre

Peut-on dire que nous nous maquillons essentiellement pour les autres ?

Non, je pense que nous nous maquillons autant pour les autres que pour nous-même. Le maquillage est souvent un outil pour pallier ce que l’on sent être ses insuffisances. Il nous donne l’impression que nous sommes en prise avec la réalité, que nous pouvons jouer quelque chose, que nous sommes actives.

Comment le maquillage nous permet-il d’être en prise avec la réalité ? Est-ce le geste, le rituel que nous mettons en place qui joue ce rôle ?

Le maquillage participe à notre quotidienneté. Il est vrai que nous avons tous nos petits rituels : nous nous levons, nous nous brossons les dents, nous déjeunons, nous nous maquillons. A mes yeux, ce cérémonial est le pendant féminin du rasage de nos hommes : il nous permet, tous les jours, de nous occuper de notre visage, pendant un certain temps. Le maquillage est alors un geste rassurant, mais aussi un geste qui nous permet aussi de ne pas subir les choses passivement, d’avoir une sensation d’activité. Nous nous en rendons peu compte, mais ce réflexe est une manière de prendre sa vie en main.

D’ailleurs, certaines femmes conservent le même maquillage pendant des années, à l’image des traits de khôl très prononcés, que l’on voyait déjà il y a plus de 25 ans. Loin de représenter une certaine nostalgie, ce geste constitue un arrêt sur image. On se maquille comme on s’est toujours maquillée, peut-être pour conserver une certaine forme de stabilité.

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